Publié dans Editorial

Malsain !

Publié le jeudi, 15 avril 2021

Mais quel genre de malédiction frappe ce pays ? Sommes-nous maudits ou condamnés à tourner en rond ? Nous vivons, respirons une atmosphère polluée, viciée, contaminée ! Un contexte malsain dans tous les sens ! Le pays, en premier lieu Antananarivo, subit le règne du clandestin. On est vraiment navré de dresser un tableau toujours aussi sombre que la suie de la vie nationale. Mais les réalités sont là et elles sont têtues. Les tenants du pouvoir en particulier le Chef de l’Etat se démènent partout et ne lésinent point leurs efforts pour remettre à flot le mécanisme de redressement du pays mais il reste encore du chemin à parcourir.
Le marché noir et le circuit parallèle s’opèrent à ciel ouvert en inondant les réseaux sociaux sans que des mesures restrictives soient prises. L’informel s’érige publiquement en mode opératoire impuni.
A Antananarivo, malgré les multiples initiatives des dirigeants de la Commune urbaine, l’anarchie subsiste. Les rabatteurs d’or massif informels agissent librement à Analakely, à deux pas des locaux de la Mairie, le long du trottoir du lycée J.J. Rabearivelo et sous la barbe des agents de la Police nationale et communale. Les activités illicites de ce genre multiplient les crimes souvent mortels (les vols d’objets précieux et les attaques à main armée, etc.) . Apparemment, l’état d’urgence sanitaire favorise le « boom » des activités malsaines.
Etant donné le rush des concitoyens vers les remèdes ou médicaments qui s’inscrivent dans le protocole de traitement de la Covid-19, allusion au variant sud-africain, et qui s’arrachent comme des petits pains, les stocks des officines s’épuisent en deux temps trois mouvements. Et voilà, la grande avenue vers le marché noir ouvre sa voie. Ed-1, CVO+,  Magné B6 et autres se vendent ailleurs et à des prix fous ! Les réseaux sociaux, en tant que supports « médiatiques », jouent un rôle non négligeable.
Les transporteurs et autres « affairistes » trouvent les moyens de contourner illicitement les consignes relatives aux transports nationaux. Analamanga et Mahajanga sont fermées à tout mouvement de personnes. Seules les marchandises peuvent circuler. Sauf qu’en réalité, le transport informel de personnes se poursuit clandestinement au grand dam des professionnels patentés et des éléments des Forces de l’ordre et de sécurité déployés sur place. Les familles endeuillées parviennent toujours à acheminer à destination la dépouille de leurs parents proches décédés, au-delà du barrage imposé. Il suffit de « bien négocier » ! L’usage de faux papiers administratifs ne sont pas à écarter. Tout juste en passant, profitant de l’obscurité sinon de la situation complexe et imprenable, les faux monnayeurs jubilent. Les faux billets inondent le marché.
La grande majorité de la population, dans les centres urbains comme la Capitale, le point focal de l’épicentre du fléau, se moque du danger. Les habitants font comme si de rien n’était.
Heureusement que les dirigeants du pays, toujours conscients de leurs responsabilités, réagissent. Le Conseil des ministres du mercredi donne la couleur. Rajoelina Andry et le régime qu’il dirige durcissent le ton. Il en est grand temps de taper sur la table voire sur les doigts.  Le laxisme a trop duré !
Jusque-là, on évite la solution extrême, le confinement, mais pour en découdre de ce contexte malsain, il faut prendre le taureau par les cornes.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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